« L’année prochaine on fait Charade ». A partir de cet instant, les passions se déchaineront jusqu’au 14 juillet 2023. La messe était dite ; le défilé annuel sera composé uniquement de chevaux cabrés de Stuttgart. C’est avec un engouement sans précédent que nos pilotes ont attendu ce week-end. Et pour cause ! Ce sublime tracé au pied du puy de dôme a vu les plus grands noms de leur génération s’affronter pour le titre mondial. Il sera donc difficile de résumer en 500 mots ce week-end inoubliable.
Sortie de village et après quelques épingles, on distingue que très légèrement quelques parties de ce tracé vallonné à souhait et terriblement sinueux. C’est parti, on prend place dans nos paddocks et on accueille les copains ! Tous arrivent avec la même excitation accentuée d’un léger stress des plus grisant. « Et dire qu’ils s’affrontaient en Formule 1 !!! C’étaient des fous ». Pas de temps à perdre, dirigeons-nous au briefing où l’on est subjugué par les vieilles affiches du grand prix de F1. On prend place et une sensation d’émerveillement s’empare de nous quand on réalise qu’il y a 40 ans, à la même place était peut-être assis des p’tits gars comme Jim Clark, Jackie Stewart ou encore Graham Hill…
Avant de passer aux choses sérieuses, profitons de la soirée barbecue organisée par l’Utimate Series. Le temps pour nos champions d’échanger sur leur trajectoire et les moments idéaux auxquels passer les rapports pour escalader les multiples montées du circuit. C’est aussi le moment pour nos petits nouveaux de se présenter. On souhaite bien évidement la bienvenue à la sublime 964 C2 de Michael Desmaele qui nous a régalé de ses rétrogradages tout feu tout flamme durant tout le week-end et que l’on espère évidemment retrouver à SPA. 23 heures, il est temps de retrouver son lieu de villégiature tout en profitant des feux d’artifices du pays Clermontois en redescendant le puy de dôme.
Mais trêve de rêveries, nous ne sommes pas là pour faire du tourisme alors en piste ! Les 27 participants s’engagent sur ces 3.975 kms de virages et c’est Christophe Terriou qui fait parler les chevaux avec un temps de 2 :08.695 se qualifiant en première place. Comme une mauvaise habitude, le podium est secondé et fermé par nos amis Gillian Garret et Cédric Torres. Notons qu’en FC2, Les quatre premiers du groupe sont séparés d’à peine 1.5 sec. La course promet d’être palpitante. En FC3, c’est la grenouille du team Parisians Cars qui partira premier avec un plus qu’honorable 2 :16.718 au chrono ! A peine le temps de reprendre ces esprits qu’il faut préparer les voitures pour la première course. Mais le temps très changeant inquiète nos pilotes. La solution ? Notre monsieur météo et son œil de lynx. J’ai nommé Gillian Garret. « Aucun risque pendant la course » nous dit son sixième sens. C’est alors parti pour une course éprouvante de 50 minutes. Les corps et les mécaniques sont déjà usés par les essais libres et les qualifs du matin mais il faut donner le maximum pour dompter cet enfer vert français.
Christophe Terriou s’envole avec son auto et mènera la danse tout du long. Derrière lui, la bataille fait rage avec une passe d’armes d’anthologie entre Cyrille Prevel et Cédric Torres qui seront séparés de seulement 3.8 secondes sous le drapeau à damiers. Beaucoup de mouvement en FC2 également mais qui donnera raison à Stephan Ehrhardt. En FC3 Le team Parisians Cars, bien qu’adepte de la « chocolatine », montre une gestion exemplaire et continue de prendre le maximum de points au championnat. Notons la performance du team JS Speed Shop et leur petit poids plume qui ne demande que des ailes pour s’envoler. Ils finissent à quelques secondes de Ben Gayer et ferme donc les différents podiums de cette première course. Immense déception pour notre cher Gillian qui faisait une course sans faute en deuxième position mais dont le sort en a décidé autrement dans les derniers tours quand un des culbuteurs a rendu l’âme. On ne peut rester indifférent à son immense tristesse et ses larmes aux yeux témoignant de l’amour et l’investissement qu’il met dans sa grenouille adorée. Il suffit de l’écouter en parler pour s’en rendre compte. On espère un bon rétablissement de la grosse verte et sommes sûrs qu’elle reviendra encore plus forte (au grand désarroi de la concurrence).
Tout le monde est lessivé ! On ne se plaindra pas de l’énorme drache qui s’abat sur le circuit après la course nous apportant un peu de fraicheur. On s’étend dans les chaises longues sous la structure FC et on profite de la soirée pizza « en famille » en cette magnifique fin de journée que nous propose cette superbe région.
Un repos bien mérité, un petit déjeuner au calme et il est déjà temps de renfiler les bottines pour la dernière course du week-end. Un soleil de plomb qui annonce la couleur. Il va falloir être fort. Là encore, c’est Monsieur Terriou qui est aux commandes et la sentence sera sans pitié ! Près d’une minute d’avance au damier ! Cédric Torres signe une incroyable seconde place. Le podium est fermé cette fois-ci par Cyrille Prevel. Derrière, nous ne sommes pas déçus avec une superbe bataille en FC2 terminée avec un écart de 1 seconde à peine entre Stéphan Ehrhardt et le Team Terriou Racing… Parce que la Ferdinand Cup se roule aussi en famille ! FC3, on ne cite plus le Team Chocolatine euh… Parisians Cars qui est secondé cette fois par le Team JS Speed Shop qui nous donne une démonstration incroyable dans leur 924.
Arrive le podium et c’est déjà la fin. On range nos structures plus lentement que d’habitude par appréhension du départ. On connait tous le destin plus qu’incertain de ce temple de la passion automobile et on ne peut pas s’empêcher de se dire que c’est peut-être la dernière fois que l’on profite de ce coin de paradis. Un circuit comme on n’en fait plus, une histoire comme il n’existera plus. Merci Charade, à bientôt. On l’espère.
Les résultats complets sont à retrouver ICI
Article écrit par Nicolas Ferdier